Les villes de Cuba

                                     Vinales                                                                                                                                                           

        Vinales : les vignes en Espagnol ! La production de vin est quasiment inexistante à Cuba. Et triste déconvenue des pionniers qui s’installèrent dans cette région pour cultiver la vigne : Ni le sol, ni le climat ne leur fut favorable. Ils durent se reconvertir. La ville est restée et a gardé ce nom qui n’évoque plus rien de son activité.

        Elle s’étend en longueur avec une rue principale et une place où se trouve une petite église. Plutôt européen comme description pour une ville à 8000 km de là ! Parce que Vinales, avec ses maisons colorées, toutes munies d’une terrasse couverte à colonnade propice aux rencontres, ses commerces alimentaires le long des trottoirs, ses bandes de chiens organisés en combat de rue, ses marchands ambulants, son activité de samedi matin ou son repos de dimanche, c’est selon, m’a fait penser à un gros bourg de notre campagne méditerranéenne. Malheureusement nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour en apprécier le charme.

        Car, comme c’était le début du voyage, nous étions sans argent et il nous fallait trouver un bureau de change. Le seul de la rue fermait à midi. Nous y étions à 12 h 05. Vite une banque !

               Mais pour changer ses euros dans une banque cubaine il faut être très patient. L’entrée est gardée par un policier qui ne laisse entrer les clients qu’un à un. Pas plus qu’il n’y a de siège disponible. A l’intérieur un autre policier gère la file d’attente. Il faut être assis et la moindre velléité de se lever pour une autre raison que de passer à son tour au guichet est  sanctionnée par un regard assassin, toute récidive par un coup de matraque. Après avoir fait contrôler mes bank-notes européens par le détecteur de faux billets qu’on avait extirpé d’un placard en fin de vie,  j’eus la chance de passer au guichet central tenu par une mignonne employée. Une telle beauté allait sûrement me faciliter la démarche. Point du tout ! La belle avait pour sourire autant de mal que pour tenir son poste. Après moi elle s’endormit rendant jaloux  Michel qui eût aimé, lui aussi, avoir affaire à cette jolie personne.

              Ni lui ni moi n’avons pu la photographier. La police ne l’eût point toléré. Nous nous sommes rattrapés plus tard…

            J’avais nos CUC et le car s’en allait vers les mogotes.