Houla la la houle!

 

 

 

 

       

 

   

 

         

     Le lendemain notre toujours charmante réceptionniste nous raconta le paysage étrange qu’elle avait trouvé sur son chemin en venant prendre son poste : La route entre St Leu et Etang Salé blanchie par le sel ! La mer était dans la nuit passée par-dessus. Elle ne savait rien de plus sur ce phénomène maritime qui eut des échos jusque dans la presse  métropolitaine : la houle.  Bonjour l’euphémisme ! L’océan avait fait plus que saler une route : il avait frappé toute la côte sous le vent. Les dégâts étaient considérables et deux marins périrent noyés dans le port de St Pierre. Que s’était-il passé pendant que nous dînions tranquillement à la terrasse d’un restaurant à l’écart du rivage ? Pas un nuage dans le ciel, pas un souffle de vent. Ce n’était plus la saison des cyclones. Un tsunami alors ? Rien de tout cela. La houle est un phénomène fréquent à cette époque de l’année sur l’île de La Réunion.  Il provient de tempêtes australes à 4000 Km de ses côtes. Et, en cette fin d’été 2007, il avait mis les bouchées doubles et triples. De mémoire de créole on n’avait pas vu cela depuis des générations. Ajouté au chikungunya, aux éruptions et aux cyclones, les pauvres manquaient de pierres noires pour marquer ces désastres dans le calendrier ! Et pourtant ils en ont des pierres noires !

       Certains slogans qualifient La réunion d’ « île intense ». Comme ils ont raison !

 

 

     

 

   

      

 

        

      Le matin, après une nuit bien confortable, nous retournâmes au bord du lagon. Cette fois la barrière de corail n’avait rien pu faire. Des vagues géantes avaient dévasté le rivage. L’eau avait envahi la route et pénétré dans les jardins. Or,  nous avons vu que, comme engrais, le sel marin, qu’il vienne du ciel ou de la plage, n’est pas une bonne soupe. 

      Je repensais à notre chalet de St Pierre en bordure de plage. Il devait avoir triste mine et, à une journée près, nous aurions vécu une nuit d’enfer.

    Les voyages ! Que d’émotions ! Bienheureux nos proches de la métropole restés à l’abri sous l’anticyclone des Açores. Bien inconséquents de nous avoir laissé partir vers ces régions qui n’ont pas plus d’anticyclone que d’antimoustique, que d’antilave, que d’antihoule.

      Certains se sont inquiétés de notre sort. Merci les amis. Nous rentrons sains et saufs, mais nous avons eu chaud…

 

 

   

   

   

 

     

 

 

   

    J’aime bien la photo du bateau bleu sous les ombrages. Vu son état je pense que la houle l’a épargné. Il n’en fut pas de même pour d’autres embarcations littéralement explosées. Elles privèrent, hélas, les pêcheurs de leur outil de travail.

 

 

 

 

 

 

 
             Pour une étrange amitié qui ne donnera pas que du bien, la vague tutoie le nuage

 

 

  

 
 

       

 

 

      Homme libre!  Toujours tu chériras la mer.

     Comme nous ce jeune cycliste était venu regarder les vagues. Il semble que les habitants de La Réunion commencent très tôt une relation privilégiée avec les éléments. Ainsi, ne serait-ce que par la contemplation, ils comprennent d’instinct ce que peut leur apporter pour vivre une nature aussi intense.

 

 
 
 

      

 

 

    La partie gauche de la photo est dans l’ombre. Dans l’ombre de la vague. Je n’avais jamais imaginé qu’une vague pouvait masquer ainsi le soleil. A force de fréquenter le nuage elle en adopte les mauvaises habitudes. Quand les sépare-t-on ?

 

 

Page précédente

Page suivante