Séjour à Minorque

   Introduction au voyage

            Aux nombreux cadres contenant nos photos, Aline a ajouté une vue de Cala en Porter, petite cité balnéaire sur la côte sud de l’île de Minorque aux Baléares. Elle représente la plage. Le cadre bleu gris est assorti aux couleurs bleutées de la carte postale. Ce choix mûrement réfléchi nous tentera chaque jour de la triste saison. L’envie d’y retourner n’a pas besoin d’une autre forme d’influence.

            De la même façon celle de découvrir l’île de Minorque nous fut donnée par Virginie qui y passa une semaine de rêve pendant l’été 2007. C’est donc las des chantiers et transformations de la Costa Brava que nous cherchâmes un lieu de vacances plus tranquille. A ce titre la réputation de Minorque était tentante. Restait à organiser le séjour et premièrement trouver un endroit sympathique où s’installer pour une quinzaine de jours en juillet. De nombreux critères rendirent la recherche difficile, jusqu’à frôler l’échec tant tout ce qui nous était proposé était loin de correspondre à notre idée des vacances.

            Nous cherchions en premier lieu la tranquillité à l’écart du fracas que produisent toujours les animations estivales. On ne nous proposait que des résidences avec piscine communautaire. Nous voulions être les pieds dans l’eau ; rien de ce que nous étudiâmes n’était suffisamment proche d’une plage convenable et paisible. Nous ne voulions pas d’hôtel, pas de grande urbanisation, pas des plaisirs artificiels proposés aux vacanciers qui craignent l’ennui. Pour nous l’ennui fait partie des vacances ; il nous semble bon d’y goûter au moins une fois par an pour garantir un ressourcement aux effets durables.

            Malgré sa réputation Minorque ne pouvait satisfaire complètement ce besoin. Je convainquis Aline de lever le critère « pieds dans l’eau » Et nous dénichâmes la maison de Pierre et Huguette à Cala en Porter.

            La durée du voyage n’était pas dans la liste des empêchements. Heureusement  car il fut long et éprouvant. L’avion pris très tôt à Mérignac nous déposa dans l’aéroport  alphabétique de Madrid-Barajas. Il nous fallu ensuite attendre 4 heures dans le hall HJK un vol pour Mahon qui jamais n’était prêt. Quand enfin il fut annoncé, nous dûmes courir du H au K. Les vacances commençaient sportives. Ce n’était pas dans les critères. Epuisés et énervés nous étions juste à l’heure au guichet. Proches dans l’alphabet, le H où nous étions et le K où nous allions étaient aux antipodes. Une chance que pour éviter les confusions avec le chiffre un les architectes n’aient pas prévu de salle I, nous aurions raté le vol. Ratage théorique car le retard d’Iberia, s’il avait été annoncé, nous eût évité le sprint et l’énervement qu’Aline communiqua à Mireille quand elle eut la mauvaise idée de l’appeler au téléphone en pleine course. L’A361 était encore en vrac quand une longue queue de vacanciers avec des sacs partout et des enfants en pagaille s’enroula devant le guichet. La climatisation du hall n’éprouvait pas encore les humeurs. Tout changea quand, enfin assis dans un avion surchauffé par le dur soleil de midi,  nous dûmes attendre encore de longues minutes après un je ne sais quoi qui manquait dans la préparation du vol. Il manquait aussi l’air frais qui habituellement est soufflé sur la tête des passagers  et qui enrhume immanquablement ma compagne de voyage. Quelle fournaise ! Et que de braillards dans cette carlingue !

            Enfin l’avion se mit à bouger. Puis il s’arrêta. Quel supplice ! Là dedans l’excitation était à son comble. Il faut croire que partir en vacances et mourir de chaleur déclenchent chez les espagnols, déjà bruyants par nature, une agitation  incontrôlable. Le voisin d’Aline ajoutait au tumulte en se plaignant d’avoir été séparé de ses compagnons restés à Madrid à cause du surbooking ambiant. Il y avait autour de lui 3 hôtesses essayant de lui expliquer qu’il était le mieux servi des clients d’Iberia. Moins il y croyait plus elles parlaient vite et fort. Elles finirent par le calmer en lui promettant un formulaire de réclamation. Ce dernier, à remplir pendant le vol, lui fut distribué au moment de l’atterrissage alors qu’il devait relever sa tablette. c'est ballot ! Je doute que ce voyageur, qui n’eut, pas plus que nous d’ailleurs, droit à la moindre collation gratuite pendant le trajet, garde un bon souvenir des voyages en avion à travers la péninsule ibérique.

            Enfin il décolla. Enfin il atterrit.

            Première déception de Minorque : le temps n’était pas au beau fixe. De lourds nuages menaçaient l’aéroport de Mahon. Une fois la maison trouvée, les billets d’avion achetés, la voiture de location réservée,  la préparation de notre voyage avait consisté à surveiller la météo sur les Baléares. Le site consulté quotidiennement affichait au maximum 24 degrés et jamais de nuages. Dehors il semblait faire beaucoup plus chaud. Et ces nuages ! Soleil et chaleur,  nous ayant un peu fait défaut l’an dernier, arrivaient en tête sur la liste des critères. Plus éloignés des montagnes accrochant et rabattant  trop souvent les intempéries vers la mer, nous espérions à Minorque l’azur total et la chaleur permanente indispensable à l’épanouissement de notre ennui. Aurions-nous été trompés ? Il s’avéra que non. Malgré la petite alerte à la descente de l’avion notre séjour eut les conditions climatiques idéales que nous attendions.

            Les vacances pouvaient bien mieux se continuer. C’est exactement ce qu’elles firent.

              Cap de Favaritx

     Autre lieu de vacances veut dire dépaysement et découvertes. J’avais convaincu Aline de lever le critère « pieds dans l’eau » en lui promettant davantage d’exploration pour un peu moins de temps à bronzer, lire et nager. Nous commençâmes dès le premier jour en allant voir le cap de Favaritx, difficile à prononcer mais agréable à visiter.

 

 

           Qu’allions nous chercher à Minorque ? Des plages de sable fin, désertes avec une mer sans vague, limpide et vierge de la moindre pollution. Il n’y en avait pas sur cette partie nord est de l’île. Du moins aucune que nous découvrîmes le premier jour. Seulement des rochers qui permettaient quand même d’approcher la mer. C’est ce que fit Aline en descendant sur les cailloux chauds et en pénétrant dans l'eau pour un bain bien agréable. J’eus tôt fait de la rejoindre.

            Sur la photo on voit 3 personnes. Elles sont sur une autre plage pas si près de la pointe. Nous les avons fuis. Bien souvent à Minorque un accès à la mer difficile pour poser sa serviette sur des cailloux plutôt que du sable était le prix à payer pour un véritable isolement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

        Qui dit pointe ou cap dit phare. Voici celui de Favaritx. Je l’ai trouvé si séduisant avec sa spirale noire, son élancement si fin et ses belles proportions que je vous le remontrerai à une autre occasion.

 

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