La coulée |
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Bien qu'ayant
séjourné dans le Bassin des Hirondelles, la pellicule d'Aline a permis
quelques clichés présentables. Et je ne dis pas cela seulement parce que
j'en suis la vedette.
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Non. Ici, c'est aussi pour parler
de cette pause pique-nique que nous fîmes au bord de l'Océan Indien face
à ce paysage inoubliable. Là, pas de belle
plage, pas de lagon : la côte construite par le volcan et découpée par
la mer. Le travail des éléments semble continuer inlassablement pour
l'éternité...
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C'est une coulée de lave récente qui a transformé ainsi le versant sud du
volcan jusqu'à la mer. Le grillage interdit l’approche. Ca fume toujours.
Une éruption volcanique ne se visite pas comme un musée. Pourtant, grâce à
un peu de curiosité, une marche au soleil et beaucoup de hasard nous
sommes venus très près de la coulée nous faire une idée plus juste des
conséquences d'une éruption. On s'attend à voir la végétation grillée: on
n'imagine pas à quel point ! Le mot "coulée" est trop faible pour
exprimer la quantité de matière en fusion qui est passée là et qui a tout
recouvert en quelques heures. Un village à cet endroit eût complètement
disparu. Heureusement il n'y en avait pas. Pas si fous les Réunionnais
qui, depuis le temps, ont appris à habiter sur un volcan; mais ce
côtoiement dangereux ne lasse pas d'intriguer le touriste.
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Quelle désolation ! La végétation n’a pas résisté à l’ensevelissement ni à la fournaise. Bizarrement, un peu plus loin, les maisons sont intactes alors que tous les jardins autour sont anéantis. Si ce n’est pas le feu qu’est ce donc qui a ainsi brûlé plantes et arbres jusqu’au faîte ? Nous nous sommes renseignés auprès des autochtones qui font visiter leur volcan. Puisqu’il n’y a pas d’interdiction préfectorale, pourquoi pas. C’est un spectacle qui n’a rien de désobligeant. Personne ne s’apitoie sur le sort des victimes qui, à part les jardins, n’ont rien perdu, ni leur vie, ni leurs biens. Le climat tropical reverdira tout cela jusqu’à la prochaine éruption. La raison tient à la rencontre entre la coulée et la mer. Sur la grève, le contact entre le feu et l’eau a produit d’immenses nuages de vapeur qui en retombant ont tout acidifié. La verdure n’aime pas le sel! Les constructions, même les plus sommaires, ont résisté. Pas la végétation.
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Là dessous passait la route qui rejoignait Sainte Rose. Je doute qu’un jour elle puisse être tracée à nouveau au même endroit. Il faudra contourner l’obstacle. Et quel obstacle ! Ne dirait-on pas que la montagne s’est enflée soudainement ? Comme un ballon elle a tout poussé devant elle pour atteindre la mer. Au passage l’île a gagné quelques hectares comme elle en gagna tout au long de sa vie volcanique. A chaque éruption elle s’agrandit et, pourvu qu’il n’y ait pas de dégâts plus importants que quelques plantes grillées, c’est tant mieux pour l'expansion coloniale.
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Avec un petit air triste Aline contemple une grève
qui fut jadis une belle plage de sable fin. Comme sur bien des rivages
autour du volcan la lave a pris possession de la côte. Il ne reste que
ces gros rochers noirs inhospitaliers.
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