Cala en Porter

La maison, la ville, la plage.

 

           

               

              C’est la maison de Pierre et Huguette. Bénis soient-ils !

Notre séjour de vacanciers s’est déroulé quasiment tout le temps sous le parasol vert. Il donnait une ombre bienfaisante le matin, lourde en milieu de journée et plus d’ombre le soir quand nous aimions que le brillant soleil du crépuscule nous câlinât l’échine.

Pour louer la maison de Pierre et Huguette à Cala En Porter rien de plus simple. Surtout n’en faites rien ; elle nous est réservée pour les 3 premières semaines du mois de juillet 2009. On va sur internet, on  envoie des mails et des chèques de 800 euros et le moment venu on s’installe. La maison est ouverte, la clef est sur la cheminée. La maison était ouverte, la clef était sur la cheminée. Pas de caution, pas d’inventaire, prix nets. Relation entièrement basée sur la confiance. C’est rare. Rien que cela donne envie de revenir.

Malgré l’éloignement de la jolie plage de Cala En Porter nous y fûmes comme des coqs en pâte. Le quartier était relativement calme ; juste un peu de circulation sur l’avenue de la Tramontana mais nous nous y habituâmes. Les animaux aussi faisaient du bruit : les oiseaux du lever au coucher du soleil, inlassablement et les chiens. Il y a en a toujours un qui aboie quelque part quel que soit l’endroit de la planète où l’on aspire au silence. Nous y étions déjà habitués. Le bruit des hommes ne nous gêna pas beaucoup même le soir de la finale de la coupe d’Europe de foot qui, nous le savons, fut remportée par l’Espagne.

D’autres animaux vinrent perturber nos vacances : les moustiques. Les fourmis semblaient interdites de séjour sur l’île. Curieusement et amicalement ils se sont surtout intéressés à piquer Aline le jour et à lui vrombir dans les oreilles la nuit. Moi, ils ne m’ont pas vu. Qu’est-ce que j’ai bien pu leur faire à ces moustiques ? Pourtant j’ai été à leur endroit d’une prévenance exemplaire. Je leur laissais le soir lumières allumées, portes et fenêtres ouvertes. Je choisissais de ne brancher que les prises anti-moustiques les plus vétustes et leur ai toujours épargné la moindre hauteur de ton. L’ingratitude du moustique minorquin n’est signalée dans aucun guide. Je vais écrire au Petit futé et au Routard. Ils auront ainsi quelque chose à dire sur les îles Baléares.

Que dire d’autre sur la maison de Pierre et Huguette ?

Que rien ne manquait ? Inutile. A analyser le comportement des propriétaires on s’en serait douté.

Qu’elle était ancienne. Ancienne oui et agrandie. Néanmoins très confortable, surtout sous le parasol vert.

Qu’il y avait sur le toit un solarium duquel le regard plongeait sur la piscine des voisins. Mais l’environnement de ce bassin glauque était si triste qu’ils ne s’en sont jamais servis. Tant mieux pour notre tranquillité. Ils eurent mieux à faire en taillant nos lauriers qui passaient au-dessus du mur et à nous renvoyer les branches fleuries. Aline a apprécié ce beau geste.

Qu’il y avait la télé ne captant que les chaînes françaises. Pas plus que chez nous pendant le restant de l’année nous ne l’avons allumée. Nous avions assez de bouquins.

Que ce petit intérieur de vacances était plus qu’un intérieur de vacances puisque Pierre et Huguette venaient tous les ans y passer le mois de juin pour préparer les lieux à la location. Leur présence était encore perceptible. On n’eût point trouvé de propriétaires plus consciencieux. 

Que bref, nous étions là pour quinze jours les plus heureux des vacanciers.

 

    

        

     

Cala En Porter est une curieuse cité balnéaire en deux parties, une en haut, l’autre en bas. Elle s’est développée autour du lit d’une ancienne rivière asséchée depuis des millions d’années mais ayant creusé vers la mer une cala très profonde et très encaissée. L’urbanisation s’en est accommodée construisant en haut la ville avec les habitations, les commerces et les restaurants et en bas la plage avec seulement deux petites terrasses qui s’éteignaient au coucher du soleil alors qu’en haut l’animation se prolongeait très tard. Entre les deux un escalier de 180 marches, pour nous le matin et une route en pente douce pour nous l’après-midi…en voiture.  Nous avons fait comme la ville, nous nous sommes accommodés.

Un petit train far west sillonnait la ville. Le trajet complet coûte 2,5 euros et il n’était pas très fréquenté. Aline eût aimé l’avoir à disposition pour beaucoup moins cher sur un parcours plage/centre ville, une sorte de train plage comme il existait à Sa Riera le bus platge. Ce n’était pas prévu mais j’ai demandé à Pierre de suggérer l’idée aux édiles locaux.

A Sa Riera  nous avions autrefois le Miramar. A Cala En Porter le restaurant El Pulpo fut par 3 fois notre point de chute pour une excellente paëlla. Le Miramar était sur la plage. El Pulpo, en ville, sa terrasse donne sur un carrefour. En 2007 Le Miramar a disparu, En 2008 El Pulpo est là.

 
 

             

Parlons de la plage, puisque c’est essentiellement pour elle que nous avons atterri à Cala En Porter. Elle est naturellement très belle avec du sable fin, et des fonds qui vont en pente douce. Il faut aller loin pour perdre pied et trouver assez d ‘eau cristalline et sans vague pour nager. Idéal pour les enfants.

On peut parler aux poissons, ils sont polyglottes.

Humainement c’est une plage à gérer. Comme ailleurs sur les côtes Espagnoles de la Méditerranée aux heures les plus chaudes elle est envahie de familles bruyantes. Aux heures plus douces c’est un régal ; elles ne sont pas encore arrivées ou déjà parties. Les anglais y sont présents comme nous mais très discrets. Ils sont aussi très polis et vous disent Hello quand ils vous croisent. Pas un ne fait l’effort de dire ola alors qu’il suffit d' inverser après avoir enlevé 2 consonnes et remplacé le e par un a. Les anglais ne sont pas comme les poissons.

Ni allemand, ni français.

Nous aurions pu louer à la journée transat et parasol mais ce n’est pas le genre d’accessoire que nous recherchons. La chaise a ses avantages, j’en conviens. Elle a aussi le défaut d’une perte de contact avec le sable et cela c’est essentiel au bien être. Le parasol est superflu ; quand le soleil tape trop nous nous habillons un peu, casquette et polo, ou nous allons dans l’eau ou nous rentrons. Voilà tout. Par contre nous avons découvert à Minorque le petit pinceau utilisé pour enlever le sable sur les pieds. La plage était pourvue de douches, mais le petit pinceau faisait très classe. Idée anglaise à retenir...

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